La basilique cathédrale de Saint-Denis, église gothique est située au centre de la ville de Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis, à 5 kilomètres au nord de Paris. L'ancienne abbaye royale de Saint-Denis est au cœur de l’Histoire de la France. Bâtie sur l'emplacement d'un cimetière gallo-romain, elle s’élève sur le lieu de la sépulture de saint Denis martyrisé vers 250. Le transept de l'église abbatiale, d'une ampleur exceptionnelle, fut destiné à accueillir les tombeaux royaux. Nécropole des rois de France, elle fut aussi celle de leurs prédécesseurs, rois mérovingiens et carolingiens.
Des origines à la fermeture de l'abbaye en septembre 1792
La cathédrale succède à une basilique attestée dès le VIe siècle. Le monastère qui lui est attaché est mentionné en 654 dans un diplôme de Clovis II (634-657).
Des inhumations sont pratiquées particulièrement au nord de l’édifice, dès le IVe siècle. Des sépultures des Ve, VIe siècles ont été découvertes dans la crypte carolingienne ou dans son prolongement occidental. Citons un des plus beaux témoins, la tombe d’Arnégonde (ca 510-580). Elle enfermait encore ses parures textiles et d’orfèvrerie.
Tombe d'Arnégonde
La basilique est édifiée sur le lieu de la sépulture des trois saints Denis, Rustique et Éleuthère, martyrs au IIIe siècle.
Le martyr de saint Denis et de ses compagnons
Pendant près de mille deux cents ans, la vie monastique n’est interrompue ou malmenée que pendant les guerres qui jalonnent ce millénaire. Le sac huguenot de 1567 et le vandalisme révolutionnaire restent dans la mémoire les événements les plus dramatiques.
Les sépultures royales se veulent au plus près de celles des trois martyrs et du saint roi Louis IX depuis sa canonisation en 1297.
L’agrandissement de la crypte au IXe siècle permet à l’abbé Suger d’asseoir un chœur haut. Il allonge la crypte carolingienne et l’amplifie avec les chapelles absidiales (1140-1144).
Puis Suger conserve la nef carolingienne et la prolonge par un puissant massif occidental (1137-1140). Soulignons les dimensions de l’édifice inchangées depuis, en longueur, soit 108 m. mais les voutes ont été rehaussées au XIIIe siècle, soit 29 m.
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Le rôle de l'Abbé Suger
L’édifice que nous regardons est, en dépit de ses destructions et restaurations, l’expression de la volonté d'un homme : l'abbé Suger (1081-1151). Sa foi profonde, ses qualités d’administrateur, son sens politique – il fut régent du royaume -, son talent littéraire font de lui un personnage d’exception. Il introduisit une architecture de lumière, le style gothique, dans la vénérable église carolingienne.
Nommé abbé de la riche abbaye en 1122, il parvint à réunir des fonds suffisants pour réinventer l'architecture religieuse de son époque se fondant sur l’intuition selon laquelle la beauté est un chemin vers Dieu. La pose des vitraux est l’achèvement de son œuvre. Il dépensa une fortune pour que le verre coloré par de précieux pigments transfigure l’iconographie des peintures de verre. Grâce au double déambulatoire du chœur haut, le peuple vénérait les corps saints de Denis et de ses compagnons Rustique et Eleuthère et s’instruisait en regardant les vitraux.
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Saint-Denis est une abbaye royale, au statut unique. Cependant du XVIIe siècle à la Révolution, elle perd son autonomie en s’agrégeant à la Congrégation de Saint-Maur qui réforme en 1633, l’ordre bénédictin.
Pourquoi un chevet haut ?
L’abbatiale est un lieu de pèlerinage ; la dévotion aux trois saints attire les foules et la crypte carolingienne est trop exiguë.
Ainsi le chœur haut à double déambulatoire facilite les processions des pèlerins venus vénérer les reliques. Les commanditaires du XIIIe siècle ont respecté le projet de Suger en surélevant les voutes à partir de 1231.
Le cimetière aus rois
Dagobert (602/605-639) est le premier roi inhumé, auxquels viendront à sa suite, les carolingiens, Pépin le Bref (725-768) et Charles le Chauve. (823-877). Suger veut faire de Saint-Denis la nécropole des rois. Les capétiens seront les plus nombreux, Louis XVIII (1755-1824) clora la liste.
À partir de 1245, la construction du transept forme deux grands carrés consacrés aux sépultures royales.
La reconstruction de la nef carolingienne s’effectue par groupe de travées entre 1245 et 1281.
Les traces symboliques
Si l’on examine les plans anciens, il apparaît que le maître-autel est couronné par les douze piliers qui bordent le premier déambulatoire du chevet. Cette distribution est d’un fort symbole. L’autel, table de la Cène, symbolise le Christ, entouré des douze apôtres ; les douze piliers en sont une image.
Du chapitre impérial à nos jours
Ce monument est inséparable de la mémoire nationale comme l’exprimait Jules Simon, député républicain, en 1872.
La basilique abbatiale n’a jamais cessé d’être affectée au culte, mises à part les dix-huit années de bouleversement révolutionnaire. Église capitulaire en 1806, elle est église paroissiale depuis 1895 et cathédrale depuis 1966.
Visiter la Basilique :
http://saint-denis.monuments-nationaux.fr/
http://www.tourisme93.com/basilique/
Dossier de presse du Centre des Monuments Nationaux sur la basilique de Saint-Denis (en Anglais et en Français) :
http://www.tourisme93.com/basilique/dossier-presse-basilique-saint-denis.html
Visites exceptionnelles :
http://www.tourisme93.com/
Histoire de la basilique :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Basilique_Saint-Denis